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Noël 2009 :
Les 10 jours suivant mon opération du rein (néphrectomie élargie gauche),
je les ai passés dans une chambre de l'unité de soins intensifs à Haute-Pierre à Strasbourg.
Avec des drains, une sonde, perfusion, pompe à morphine, tensiomètre, électrodes ...
et une couture au ventre de 30 centimètres
et j'étais calme et confiant, très satisfait de l'opération et des soins.

Mais voilà, je me sentais un peu à l'étroit, et trop ficelé et entuyauté de partout.
Je me suis donc échappé en douce de mon corps meurtri,
suis sorti en cachette de mon lit,
ai traversé la cloison qui me séparait du couloir des soins intensifs.
Léger, debout sans toucher le sol, heureux de pouvoir espionner le travail des infirmières.

C'est là que j'ai vu, allongé sur le sol à quelque 8 mètres de moi,
une forme humaine innanimée, sur le dos.
Elle n'avait pas d'habits et était noire.
Toute sa surface était constituée d'un mouvement de bestioles
noires, brillantes, de 2 cm environ qui grouillaient ...

J'ai compris que c'était mon corps que je voyais, ainsi décomposé en bestioles.
C'est alors que j'ai vu arriver depuis le bout du couloir,
un employé poussant devant lui un balai de cantonnier.
Il apporchait, balayant soigneusement tout sur son passage.
S'il continue, il va disperser mon corps noir... je ne savais que faire, ce qui restait de moi allais être dispercé,nettoyé _ _ _.
Quand je l'ai vu à 2 - 3 mètres du corps allongé, la peur, la frayeur m'a envahi
et j'ai senti que la seule solution pour moi, était de retourner en vitesse
dans le corps qui m'attendait dans le lit de la chambre.
Ce fut fait en un éclair et sans même déranger ni le drap ni les tuyaux !
J'étais sauvé.

Un infirmier est venu vérifier mes branchements et réinitialiser le moniteur.

Voilà mon "escapade hors du corps", mon "aventure" qui ne m'a même pas traumatisé.
Je m'en suis sorti meilleur qu'avant.

Si je raconte cela aujourd'hui (20 mars 2018)
c'est que je suis conscient qu'il y a eu ce jour là un nouveau départ dans ma vie,
une nouvelle orientation dans la gestion de mon corps et la culture de mon âme.

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